Un Nazi sur le toit, 28.5x40.5cm
Titre qui fait référence au « Fiddler on the Roof « (un violon sur le toit), mais ici la comédie s’est transformée en cauchemar. Un village est envahi par des hommes en uniformes Nazi qui montent sur les toits sous le feu d’un homme armé. En bas, des femmes paniquent. Et dans le coin inférieur gauche un personnage de pierre, vêtu d’un blouson bleu présente un masque de mort. Seul le bord droit offre une échappée vers une forêt.
En regardant cette grosse pierre grise, j’y ai vu un visage qui évoque une tête de requin ou une momie - et j’ai décidé de le rendre parfaitement discernable en y ajoutant le blouson. En y pensant plus tard, j’ai réalisé que ce personnage pouvait également signifier mon propre avatar – une figuration de la mémoire, mes propres souvenirs. D’où la présence d’Hitler et de Goering qui renvoient à mon enfance et aux horreurs de cette époque. Il est vrai que j’ai consacré pas mal de temps en recherches sur le sort de ma famille maternelle, Juifs de Kichinev, donc une ville pas très loin du Donbass.
Les images de guerre sont le fait de la photographie, mais, à l’instar de Goya et ses Désastres de la Guerre et de L. Meidner par ex., il me semble possible d’en faire d’autres, qui tissent des liens entre le présent et le passé.