Un thème récurrent chez moi : l’enfant-roi cruel. Je me suis interrogé si j’ai été, moi aussi, un tel petit monstre. Ne trouvant pas trace dans ma mémoire, je me dis que c’est un effet bienfaisant de ma mémoire sélective ou qu’en effet, j’ai plutôt été victime que bourreau, surtout que mon frère remplissait déjà parfaitement ce rôle . Ce n’est qu’à partir de mon adolescence que j’arrive à trouver des traces de divers forfaits peu glorieux. Voilà pour le background personnel. Je trouve cette image bien expressive, à contre-courant des bébés présentés par la pub. La déformation du visage par la rage, l’indifférence par rapport à l’effet produit et aux conséquences de l’acte cruel, la jouissance aveugle, tout cela me semble correspondre à la réalité. Sauf qu’ici, la violence ne s’exerce que sur des jouets – il est vrai que je leur ai donné un peu de vie, à l’instar de l’adulte sur la droite qui provient de mes lectures d’E.T.A. Hoffmann et autres contes de mon enfance.
Comme dans de nombreux collages de format A3 et plus, le fait d’utiliser une double page magazine induit une dualité entre le côté gauche et droit, comme dans des peintures opposant enfer et paradis, à la différence que l’enfer n’est plus dans les entrailles de la terre, mais bien parmi nous.
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