Ce que j’aime bien dans mes récents collages, c’est qu’en les regardant de quelques mètres, j’y vois des scènes totalement différentes. Ainsi dans le collage no.12 : L’adieu du 17.1.18, le creux de la tache noire devient de plus en plus dominant au fur et à mesure qu’on recule pour observer la composition. Les éléments figuratifs comme des têtes, des mains ou des corps s’estompent et il ne reste qu’un vague paysage minéral à la Mantegna (?). J’aime bien l’ambivalence de cette barre noire. Elle figure à la fois un catafalque et une tombe creusée. C’est bien cela la destinée de chacun et les hommages et la compassion n’y changent rien.
Le fait d’utiliser des éléments moins explicitement figuratifs dans une image dite réaliste m’ouvre quelques possibilités nouvelles. Cela fait un moment que je pratique ce que j’appelle la double vue : l’image se métamorphose quand je la vois à distance après avoir eu le nez dessus pendant quelques heures. Le mouvement inverse m’est interdit, puisque je pars de la proximité, mais je me demande ce que voit un spectateur de loin et ce qu’il découvre en s’approchant de cette image.
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